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Peter Pan - Himiko

24 février 2009

Crue

      Quel bordel, en ce moment ! C'est pire qu'au PS, dans ma tête. Tout se mélange : la musique, l'écriture, les amis, les proches, les filles, la politique, tout. Je n'arrive plus à tout ranger dans les cases. Je n'arrive plus à trouver de la place pour tout mettre. Mon cerveau déborde de partout, ça dégouline le long de mon crâne et je n'y comprends plus rien. Mes cigarettes se consument encore plus rapidement, mes verres se vident toujours autant, dans une incapacité à distinguer le propre du moche, le beau du sale.
      
Comment ça commence ? Comment ça vient à nous ces périodes de doute et d'incompréhension totale, d'absence d'inspiration ? Peut-être par un émerveillement, une envie, un désir ? Et puis le temps passe. Et on se lasse, on se fatigue, on s'encroute. Alors on veut tout, tout de suite ou alors rien. Nous ne sommes plus que des âmes nombrilistes qui exigent le meilleur et crachent sur le médiocre. Alors comment vivre ? Comment s'organiser ? Comment survivre ? Comment s'aimer ? Comment se regarder dans la glace ? Comment faire rire, pleurer, émouvoir ? Comment s'énerver ou se rassurer, aimer ou détester ? Comment être un Homme ? Comment fuir toutes ces choses qui ne sont pas humaines mais qui donnent à l'Homme sa grandeur et son humanité. Je n'aime pas les Hommes ; j'aime l'Homme dans tout ce qu'il a de grand, de beau, de pur. Misanthropie aiguë, comme toujours, sociabilité beaucoup trop riche. Comment mélanger le rouge et le noir, le sang et l'horreur, la tranquillité et le sale ?
      
Que dire de ces tableaux que l'on noircit de blanc ? Que dire de ces tables qui nous servent de pistes de danse ? Que dire de ces débats qui ne mènent à rien ? Que dire de ces actions politiques incessantes qui ne nous empêcheront pas de tomber dans le chaos ? Que dire de ce pseudo-courage qui nous permet encore de nous regarder dans la glace et de nous sentir encore un tant soit peu exister ? Que dire de ces mots qui nous tuent sans que l'on s'en rende compte ? Que dire de cette impression de ne plus exister, d'être de trop parfois ? Que dire de cette liberté que l'on croit obtenir comme une Révolution Permanente et qui nous opprime encore plus parce qu'on la cherche encore et toujours, puisqu'elle est infinie ? Que dire de cette envie de partir, loin, très loin, pour vider tout cela et pour ranger correctement la chambre noire et vivre encore des trucs trop bien ?

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11 février 2009

Liste 2 : ceux que j'aime

      Après ceux que j'exècre, les personnages publics que j'aime. J'en ai certainement oublié pas mal...

Olivier Adam
Christophe Alévèque
Thierry Ardisson
jean-Louis Aubert
Daniel Auteuil
Pierre Bachelet
Laurent Baffie
Jean-François Balmer
Emmanuelle Béart
Guy Bedos
Michelle Bernier
Claude Berry
Olivier Besancenot
Richard Bohringer
Dany Boon
Georges Brassens
Jacques Brel
Stomy Bugsy
Coluche
Jamel Debouze
Pierre Desproges
Albert Dupontel
Marguerite Duras
Romain Duris
Jean Ferrat
Léo Ferré
Serge Gainsbourg
Ernesto Guevara
Stephane Guillon
Francis Huster
Cédric Klapisch
Richard Kolinka
Gérard Lanvin
Mélanie Laurent
Abd Al Malik
Marilyn Manson
Eric Nauleau
Jean-Louis Murat
Amélie Nothomb
Lolita Pille
Renaud
Damien Saez
Léopold S. Senghor
Nicola Sirkis
Zazie

9 février 2009

Liste 1 : les gros cons

      Voici une nouvelle catégorie : les listes. Dans la première, j'ai essayé de faire la liste des personnalités publiques que j'execre et qui me donnent envie de cracher sur l'écran ou sur le journal ou sur leurs bouquins. Etant donné que les cons (ou les connes) sont nombreux, cette liste n'est évidemment pas exhaustive.

Isabelle Alonzo
Clémentine Autain
Frédéric Beigbeder
Silvio Berlusconi
Patrick Besson
Jean-Marie Bigard
George W. Bush
Marion Cotillard
Tom Cruise
Maurice G. Dantec
Dieudonné
Alain Finkielkraut
Laurent Gerra
Mel Gibson
Doc Gyneco
Brice Hortefeux
Michel Houellebecq
Claude Lelouch
Bernard-Henri Lévy
Daniela Lumbroso
Madonna
Thierry Messan
Marc Edouard Nabe
Nagui
Vladimir Poutine
Valérie Pecresse
Robert Redeker
Ségolène Royal
Michel Sardou
Nicolas Sarkozy
Alain Soral
Gerard de Villiers
Philippe de Villiers
Eric Zemmour

28 janvier 2009

Les filles, l'amour et les questions

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      On baise, on embrasse, on aime, on déteste, on largue, on se fait larguer et puis il y a les questions : pourquoi on n'arrive pas à rester longtemps avec quelqu'un ? Pourquoi on est triste quand on est seul ? Pourquoi quand on est avec quelqu'un ça marche pas ? Est-ce que l'autre nous aime autant que nous on l'aime ? Pourquoi les filles sont chiantes ? Pourquoi les mecs sont jaloux ? Pourquoi on se demande qui sera là après ? Pourtant on le sait, on sait ce que c'est l'amour : on a vu des films d'amour, lu des livres d'amour, des histoires d'amour. On est prévenu. Pourtant on ne sait rien et on galère toujours. On avance, on vivote de fille en fille et on se demande quelle sera la dernière. La bonne. Toutes ces filles, je les regarde comme des bons souvenirs parce que je ne regrette rien. Celles que j'ai aimé, celles avec lesquelles j'ai couché, celles que j'ai raté, celles avec qui j'ai eu envie de coucher, celle dont j'ai eu envie qu'elles m'aiment. Pourtant je me regarde dans la glace, j'ai vingt-deux ans et je suis toujours seul, à chercher, à me dire que c'est peut-être la bonne et ça ne marche pas. Je ne sais pas comment faire et toutes ces questions restent sans réponses.
      
Et la dernière, on se demande toujours si c'est elle, ou elle, puis elle. On ne peut pas l'attraper tout de suite ; il faut se tromper, il faut les ouvrir lentement, comme un cadeau que l'on déballe avec soin et on attend de se voir offrir le jouet duquel on ne va pas se lasser, celui duquel on prend soin, celui qu'on aimera comme un gosse avec son ours en peluches préféré, comme un gosse qui dort avec ses nouvelles baskets. Finelement c'est comme le matériel, l'amour : c'est une histoire de possession. Non, non c'est pas possible. On ne possède pas quelqu'un. Personne ne m'appartient et je n'appartiens et n'appartiendrai jamais à personne. Jamais. Donc ce n'est pas du matériel. On aime les personnes parce qu'elles sont belles.
      
On cherche toujours ce que c'est que la vraie vie. On n'y croit pas trop, on sait très bien que le prince charmant ou la princesse des contes que l'on lisait enfant n'existent pas, on ne croit même plus vraiment en le pouvoir de l'amour mais on continue à chercher, à multiplier, soustraire, additionner, collectionner, chercher, courir, reculer, penser, pleurer, rire, jouir, bander, lécher, aimer, grandir, avoir l'air con, offrir, donner, recevoir, partager. Et finalement on attend toujours. On attend les filles. On attend la fille. Celle dont on se dit qu'elle pourrait nous rendre heureux, tout nous donner en sachant au fond de soi que jamais personne ne donne tout mais que le bonheur est fait d'un ensemble de choses et qu'il ne repose pas que sur l'amour mais on continue de le chercher comme les Chevaliers de la Table Ronde cherchaient le Graal en y laissant leur peau les uns après les autres. Moi, j'espère que ce sera elle la dernière mais comment savoir. Comment savoir ce qui va nous tomber sur le coin de la gueule demain, dans une semaine, un mois, un an ? Comment savoir si on va bien s'entendre, si elle arrivera à me supporter. Ma vie est un tel bordel, je suis tellement invivable, chiant, égoïste, misanthrope, solitaire, casanier, passionné, anarchiste, râleur, buveur, fumeur, inconscient, libre, incorrect, provocateur, sexuel, détestable parfois, trop aimant d'autres fois. C'est pour cela que j'écris : pour essayer de ranger le bordel dans ma vie et dans ma tête. On écrit pour être ce que l'on veut être sans jamais y parvenir vraiment. On écrit pour se détacher de la réalité, pour se construire des rêves qui nous tiennent en vie même si l'on sait très bien au fond de nous que l'on n'y croit pas une seconde. On écrit pour désirer et pour exister auprès de quelqu'un, on cherche une relation, du cul, une amitié, une main tendue, une écoute, une sorte de reconnaissance, comme si l'on avait sans cesse quelque chose à prouver. Être ne suffit pas, il faut avoir, alors que les gens nous aiment pour ce que l'on est, pas pour ce que l'on a, pas pour ce que l'on fait ou pour ce que l'on ne fait pas. Pourquoi est-ce que l'on cherche à prouver quelque chose au-delà de nous-mêmes ? Pourquoi ne cherchons-nous pas simplement à prouver que nous sommes uniquement nous-mêmes et que cela devrait suffire. Pourquoi doit-on sans cesse faire des surprises, surprendre, faire des efforts ? Des efforts, dans un couple, ça n'existe pas. C'est aussi une utopie mais j'ai la faiblesse d'y croire encore. J'ai la faiblesse de croire que le sexe n'est pas forcément la moitié de l'équilibre d'un couple, j'ai la faiblesse de croire que s'engueuler n'est nécessaire que si l'on aime la personne avec qui on s'engueule parce que je ne vois pas l'intérêt de me faire chier à m'engueuler avec quelqu'un dont je me fous. Je suis politiquement, amoureusement, socialement, personnellement complètement désespéré. Alors j'essaye de garder cette part d'utopie digne de l'idéalisme et des rêves d'un gamin de cinq ans parce que c'est aussi ce qui me tient en vie. Alors l'amour, finalement, je n'y connais pas grand chose, aussi peu de choses que vous. On n'y connait jamais rien en amour parce qu'on ne baise jamais les autres : quoi qu'il arrive, on se fait toujours baiser. On a toujours mal et on recommence, on cherche à nouveau. Tout n'est qu'éternel recommencement. Finalement, ce qui me sauve, même si ça fait mal parce que l'amour et la vie ça fait toujours mal, c'est que je suis amoureux. C'est pas grave. Ça arrive à des gens très bien et comme ce n'est pas une maladie grave, je n'ai pas envie de me soigner.

16 janvier 2009

Le merdier et puis la mort

le merdier

      Je ne sais pas pourquoi ma vie a toujours été un tel bordel. J'ai toujours l'impression que les autres ont une vie plus simple, plus rangée. Moi, dans ma tête, tout se mélange. Comme s'il y avait un schizophrène à l'intérieur de moi qui faisait se disputer plein de personnages. Le bordel de L'auberge espagnole de Klapisch. C'est ça dans ma tête. Une auberge espagnole. C'est le merdier. Personne ne s'y retrouve. Tout fout le camp. Je n'y comprends rien. Je sais qui j'aime mais je ne sais plus qui je déteste. J'envoie chier des gens, j'en rassure d'autres. J'ai envie de voir personne mis à part les quelques proches. Les vrais proches. Je reste sur mon canapé à boire du vin, il m'est même arrivé ces derniers jours de regarder des conneries de débats politiques à la télé, d'écouter Pasqua parler sans chercher à comprendre ce qu'il dit, de ne plus trouver matière à faire des vannes en lisant les infos dur le site de LCI alors qu'il y a de sacrées conneries et des putain de puits de vannes. Rien. C'est un beau bordel. Je suis jeune et je n'ai pas d'avenir, je ne vois pas plus loin que dans une semaine et j'ai envie de vivre tout, tout de suite ; et ça me fait chier. J'aimerais avoir une carrière toute tracée : fac de psycho, DESS, travail en hôpital, ouverture d'un cabinet et faire sagement mon métier jusqu'à en crever. Mais je ne sais pas faire ça. Je suis bien trop antisocial. J'en ai ma claque. Je veux sortir de toute cette merde ; ou rien. Et je ne veux pas qu'on vienne me chier dans la gueule avec des conneries.

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Suite logique

- Tu crois qu'il existe un Paradis, toi ?
- N
on ; moi j'y crois pas.
-
Tu crois qu'il y a quoi, alors ?
-
Je crois qu'il y a rien. Après, on devient quelqu'un d'autre, on se réincarne dans un autre corps. Et ça continue.
-
Tu sais moi je suis qu'une gamine. Je comprends pas trop tout ça.
-
Oui. Mais nous les adultes... Tu crois qu'on sait ce que c'est la mort ?
-
C'est quoi en fait ?
-
Je sais pas trop. Moi, je pense que ceux qui sont morts ne meurent pas vraiment si on continue à penser à eux. Et puis je pense aussi que ceux qui croient qu'il y a une vie après la mort, c'est parce qu'ils en ont peur. Parce qu'ils ont de l'espoir ou au contraire parce qu'ils n'en ont pas.
-
Tu as peur de la mort ?
- Oui, j'ai peur de la mort. Mais je l'accepte.
-
Tu l'acceptes ?
-
Oui. La mort, c'est quelque chose qui va arriver. Alors on est bien obligé de l'attendre, de se dire que ça va arriver. C'est tout.
-
Si tu savais que tu allais mourir, tu ferais quoi ?
-
Rien. J'attendrais. Je vivrais le plus intensément possible. Et j'attendrais.
-
Ça veut dire quoi « intensément » ?
-
Ça veut dire qu'il faut aimer ce qu'on fait.
-
Tu aimes ce que tu fais ?
-
Parfois, pas toujours. J'essaye en tous cas.
-
Et elle ?
-
Je sais pas. Je la connaissais pas. Mais j'espère qu'elle s'est aimé à un moment.
-
Ça veut dire quoi « s'aimer » ?
-
Ça veut dire faire ce qu'on veut, avoir envie de se respecter, aimer les autres en se disant qu'on vaut quelque chose soi-même.
-
Elle s'est aimée avant de mourir ou avant ? On peut s'aimer toute la vie ?
-
Je pense pas. Il y a toujours des moments où on se déteste.
-
Pourquoi ?
-
Parce qu'on fait des erreurs.
-
Et elle, elle s'est aimée quand ?
-
Aucune idée. Peut-être quand elle a eu ses enfants.
-
C'est compliqué la mort.
-
Oui. C'est compliqué la mort.
-
La vie aussi, je trouve.
-
La vie aussi, oui.
-
C'est compliqué seulement quand on est petit ou c'est toujours comme ça ?
-
C'est toujours comme ça. C'est pire après. C'est pour ça qu'il faut être fort.
-
Tu dis ça pour me démoraliser ?
-
Non. Pour que tu trouves les armes.
-
Les armes ?
-
Oui. Il faut toujours se défendre, tu sais. Il faut être fort.
- Qu'est-ce qu'il faut pour être fort ?
- Ne pas faire confiance aux grandes personnes.
- Alors je suis forte, moi.
- Tu le seras, en tous cas.

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10 janvier 2009

Futiles utopies

"Dieu rit des gens qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes" (Bossuet).

"Si la France connaissait votre prix
Si le siècle rendait justice aux esprits
En carosse cordé vous iriez par les rues
On verrai le public vous dresser des statues"
(Molière, je ne sais plus dans quoi)

      Les justes ont de tous temps gêné la politique. Parce que les justes sont sages ; et seul l'homme sage sait lorsqu'il n'a plus de pouvoir et il n'en dit rien au monde s'il veut que le monde l'entende à nouveau. La légitimité d'un groupe est évidente. Elle repose sur le rassemblement de plusieurs individus autour d'une conviction, d'une idéologie commune, qu'ils soient dix millions, cent mille ou quelques centaines. Peut importe ! leurs revendications se doivent d'être prises en compte. Regardez, regardons ce que fait Sarkozy et son gouvernement avec sa salope de sécurité et sa pouffiasse d'économie : il fait à la France ce que j'ai souvent fait à des filles, sauf qu'elles adoraient ça et qu'elles n'avaient pas besoin d'être tenues pieds et poings liés sous la menace d'une quelconque expulsion, licenciement, arrestation lors d'une manifestation ou surveillance par un flic qui s'apparente davantage à un radar automatique armé d'une batte de base ball qu'à un être humain normalement constitué.
      
Tout cela n'est qu'un immense et latent tribunal, un procès géant auquel tout le peuple assiste par l'intermédiaire des médias corrompus par le Président en robe rouge que l'on nomme l'État. Mais finalement, les jurés, c'est le peuple. C'est le peuple qui juge, qui condamne ou qui gracie. Et je n'ai jamais vu ce type de tribunal gracier qui que ce soit. Cette cinquième République n'est ni plus ni moins qu'un procès politique ; et un procès politique est un procès qui n'a rien à voir avec la justice ; il obéit à des lois tout autres : c'est un duel. Un duel entre le haut et le bas, entre les puissants et les faibles. Il est alors aisé de prédire qui va remporter le combat.
      
Nous sommes le peuple. Nous ne sommes pas des citoyens, non. Tout cela est terminé. Ceux qui refusent d'assimiler Nicolas à Jean-Marie se trompent, n'ont pas encore ouvert les yeux. Nous sommes le peuple. Et en tant que peuple, nous faisons des erreurs. Nous ne comprenons pas. On nous dit que nous ne comprenons pas et qu'il faut nous expliquer les réformes. Oui, le peuple a un Q.I. bien inférieur à ceux qui nous dirigent. Mais dans ce mépris, il y a l'oubli total de ce qui a mis ces dirigeants au pouvoir : le peuple ! Nous avons compris, tout ce que l'on veut nous faire imposer ; sans cela, nous serions asservis, comme beaucoup d'entre nous le sont déjà. Et puis, si conspirer en soi-même pour la Liberté, la Liberté de vivre dans le pays de notre choix, avec ou sans papiers, la Liberté de travailler, qu'on soit blanc ou arabe, la Liberté d'avoir des responsabilités – ou pas – et de pouvoir bouffer et habiller nos gosses, qu'on soit homme ou femme, d'être pour l'épanouissement des Hommes, l'économie au profit du bonheur de chacun et non l'Homme au service de l'économie, si tout cela est une erreur, assumons-là, revendiquons-là et mettons le feu partout : ça donnera du travail aux pompiers. Mais nous sommes plus nombreux. Alors, tout cramera. C'est beau un pays qui crame. Et cette Liberté, elle n'a jamais existé. Elle a été étranglée dans son berceau il y a deux cent ans ; son agonie est en train de se terminer aujourd'hui.
      
Nicolas Sarkozy doit régner. C'est une loi. Et les lois les plus puissantes sont celles qui ne sont écrites nulle-part. A nous de trouver lesquelles des deux sont les plus absurdes. Relisons Machiavel et peut-être Descartes – à défaut d'être en erreur – nous apparaitra comme un bourreau. Le seul ennemi et bourreau du peuple, ce sont ceux qui les dirigent : les gouvernants, les financiers, ceux qui ont le pouvoir.
      
Le gouvernement ne voit plus que des opposants ou des complices. Les complices sont les bienvenus jusqu'à ce qu'ils se trompent ou ouvrent les yeux – quoi qu'ouvrir les yeux après avoir rejoint le pouvoir me paraît profondément improbable. Les opposants, eux, ne sont rien : ils ne méritent que l'ignorance et le mépris. Au nom d'une voie politique, il en a oublié l'être Humain lui-même. Quel dommage. Quel gâchis. Nous aurions pu faire de l'Homme un animal noble et beau. Nous en avons fait le pire des criminels, plus perverti et plus violent que tout ce que n'importe quel ancêtre aurait pu imaginer. Mais le problème de l'image est un faux problème : on a l'image que l'on mérite. Alors, quelle image avez-vous de l'Homme ?
      
Nous sommes le peuple, nous avons toujours été le peuple : au Moyen-Age, sous l'Ancien Régime, pendant les Républiques. C'est toujours la même chose, le même rapport de force. Et la violence insurrectionnelle n'a pas le devoir de les juger mais de les virer. Cette violence insurrectionnelle qui porte en elle les germes de la construction d'une vie et d'un mouvement dépassant les cadres de survie que l'on nous impose. Nous ne voulons pas survivre. Nous voulons vivre. Cela-dit, la vie – dans cette société – ne peut se faire qu'en dehors de la société qui nous oppresse de plus en plus jour après jour. Vivre, c'est se donner une mort sociale qui deviendra anatomique dès lors qu'elle sera trop puissante par rapport au monde qui nous entoure. Et alors cette puissance nous détruira ; les systèmes individuels que quelques hommes et quelques femmes auront construits jusqu'alors s'écrouleront sur eux-mêmes. Alors, vivre, c'est mourir. Mourir jeune. Ou alors il faut simplement survivre. Le cliché du bon citoyen votant sagement et crevant au fond de son entreprise jusqu'à la mort. Non. Il n'y a pas le choix. C'est notre mort qui arrive, inéluctablement. Notre mort. Ou la leur.

8 janvier 2009

Paris Match

      D'abord, commençons par Jean-Marie Le Pen : il a déclaré cette semaine : « Je prédis une crise économique ». Je me demande pourquoi Elizabeth Tessier, avec son « jour heureux pour les transports » le 11 septembre 2001 a été la maitresse de Mitterrand et pas de Jean-Marie. Il est un peu en retard Papy.
      
Après cette parenthèse sur le sympathique ami de Dieudonné et gendre de Mussolini (encore un étranger putain), j'ai un scoop. Je tiens à vous annoncer le mariage de Bernard Laporte et de Roselyne Bachelot, cette dernière lui ayant pardonné son petit écart sexuel avec Rachida Dati. Quoique ce n'est pas certain que ce soit lui : on murmure dans les milieux autorisés que ce serait Dominique Strauss-Kahn qui aurait encore fait du zèle avec sa baguette magique de la finance après avoir fait avorter le nouveau mouvement créé par Fadela Amara après son entrée au gouvernement. En effet, l'ancienne membre du parti socialiste avait créé « Ni pute ». Avant c'était « ouvre-toi à droite », ce qu'elle a fait avec notre Dominique national. C'est ça l'ouverture : « Viens à droite, fais ce que je te dis et ferme ta gueule » ; ça élimine des candidats à l'opposition dont je reparlerai plus tard. Non mais faut pas cracher sur Strauss-Kahn (bon je sais en général c'est plutôt lui qui crache) mais il prend exemple sur Clinton : une pipe à la maison blanche, ça s'appelle un rapport de stage. De toute façon, Strauss-Kahn, c'est le fils caché de Godzilla ; ils sont pareils : si tu t'approches, tu prends un coup de queue. Mais Clinton c'est pareil, c'est un déconneur : quand Monica lui a dit qu'il avait une petite bite, il lui a rétorqué qu'elle avait une grande gueule... Paf, dans les dents . Mais les présidents des États-Unis passent leur temps à s'approcher de Benny Hill : Obama fait croire à la France entière qu'il est communiste et Bush a perdu deux tours mais a gagné ses deux parties d'échecs.
      
Donc, Bernard Laporte, le comique du sport va se marier avec Bachelot, la bouffonne du Roi. J'espère qu'ils nous feront pas des petits sinon va falloir les jeter. En charter. Il faudra simplement penser à demander un test ADN. Mais on a pu s'apercevoir au cours de cette année 2008 que leur couple fonctionne à merveille ; oui, c'est le couple de l'année : avant on avait Pimprenelle et Nicolas, voici venu le temps de Christophe Dugarry et Sheila. Donc aux Antilles, tout début janvier 2008, Bernard Laporte a déclaré « J'y suis jamais venu, je voulais voir les Antilles de vive voix »... On a le gouvernement qu'on mérite : c'est ça la démocratie. Mais il ne s'est pas arrêté là, parce qu'il avait Roselyne en liaison par téléphone qui donnait des conseils au débutant en politique. En effet, François Fillon, notre Bernardo national (vous savez, celui qui fabriquerait un déodorant pour la Vénus de Milo après être à peine déçu d'avoir perdu au tennis contre cette dernière et arbitré en citant – comme d'habitude – le mime Marceau un concours d'attrapage de pompon dans un manège pour enfants entre Sarkozy et Passepartout) discutait avec Aimé Césaire, 94 ans et Bernard Laporte se tourne vers les journalistes et leur balance à propos de Pierre Aliker, grand homme politique Martiniquais de 101 ans, « Celui-là, il jouera pas le prochain tournoi des six nations » avec un rire bien gras. Merci Bernard, merci à Roselyne sa conseillère, on dirait Allègre directeur de cabinet de Jospin en 1988 qui lui conseille de supprimer les écoles normales. Pendant un moment je me suis dit que Bachelot aurait mieux fait de s'accoupler avec Allègre mais c'est pas possible : avec ses yeux toujours fermés il voit pas les couleurs, et Roselyne, c'est quand même ce qu'elle a de plus attirant. Donc elle s'est pris Laporte dans la gueule au moment où elle allait franchir le mince seuil séparant la politique de l'humour noir ; En plus, elle est sourde la vieille : elle aurait dû l'entendre grincer. En plus Bernard Laporte n'est parait-il pas croyant parce qu'il est déçu que Jésus soit toujours suspendu, sans ça il l'aurait pris en équipe de France. Bernard a même déclaré : « Avec ses mains trouées, il aurait pu faire des feinteu ». Comme quoi la connerie n'a plus de limites.
      
A ceux qui prétendent qu'on voit Sarkozy tout le temps à la télé, je voudrais leur répondre : Non ! Hier soir par exemple, vers quatre heures du matin, j'ai regardé un film de boules... Il avait pas l'air là. Ou alors il enculait tout le monde. En tous cas, moi je suis certain qu'il s'est mis devant sur la photo du gouvernement pour qu'on voit les autres, cachant avec son oreille gauche le goulot de la bouteille de rouge que Borlo avait planqué dans la poche de son pantalon. Je sais, c'est bas mais ça me fait marrer. Mais faut excuser les conneries du petit : il a une nana qui est chaude comme une friteuse alors ça brûle et avec EADS il est sous une pression pire qu'une usine à bière. Et puis Sarko, il devrait le faire, le test ADN, parce que pour l'instant, hongrois qu'il est français mais on n'est sûr de rien (elle est pourrie, je vous l'accorde). Mais quand je vois Sarko qui augmente son salaire et nous fait un gros doigt, donc, quand je vois ce qu'il coute à la France, je me dis que son père a un jour fait la connerie d'avoir une envie sexuelle au mauvais moment dans le cycle de sa femme et je suis attristé de voir qu'il y a des éjaculations extrêmement couteuses.
      C
ela dit, Le petit Nicolas, comme son nom l'indique, a des circonstances atténuantes : il est catholique (d'où le « petit Nicolas », vous suivez ?). Je vous rassure : les cathos ne liront pas ça, j'en ai vu aux putes en allant aux clopes tout à l'heure. Parce que bon, vous savez ce que Jésus a dit sur la croix : « Avant, j'y croyais, maintenant je suis fixé ».

      
Changeons de sujet, intéressons-nous aux gens de droite qui n'ont pas rejoint le gouvernement parce que le salaire leur paraissait insuffisant : les membres du Parti Socialiste. Alors là, y a matière. Déjà c'est un tel bordel qu'on se croirait dans un bar à putes. Les maisons clauses sont interdites en France sauf rue de Solférino, avec Ségolène au milieu, et Martine en maquerelle. Oui en maquerelle parce que ça fait longtemps qu'elle a pas eu de la visite ; et c'est pour ça qu'elle est bosseuse : elle a que ça à foutre. Oui : elle baise pas, elle rigole pas... C'est vrai qu'elle a mis 35 heures pour compter ses cent deux voix mais c'était payé en heures sup par Delanoë. Mais c'est un fait : les socialistes n'ont pas d'idées. C'est pas de leur faute, ils sont en reconstruction. C'est vrai que ça fait quinze ans mais ils prennent leurs temps. Ils y vont pas à pas. Je vous explique comment ça fonctionne : d'abord Delanoë traite Ségolène de Salope, cette dernière qui va ensuite pleurer chez Drucker d'avoir été trompée par Hollande, lequel joue au Trivial Pursuit avec Aubry et il faut qu'il rapportent des fromages. Mais c'est vrai que les électeurs du PS sont d'une patience divine ; ils me font un peu penser aux juifs qui attendent le messie mais chacun sa tare, hein : les juifs attendent le Messie, les cathos attendent les putes, les musulmans attendent les CRS et les cons attendent la reconstruction du PS.

      
Donc, vous l'aurez compris, on est dans la merde. Maintenant, si vous allez voter, c'est que vous aimez la sodomie, que vous baissez votre froc, tendez les fesses et en redemandez ! Malgré cette tristesse, je suis heureux de cette libéralisation des pratiques sexuelles, même si celles-ci sont à fort risque d'une maladie déjà bien installée chez nous et qu'on nomme la connerie et je vous souhaite une bonne journée !

5 janvier 2009

Misanthrope

      J'aime pas qu'on m'emmerde. J'aime pas qu'on m'emmerde chez moi parce que je peux pas aller chier avec la porte ouverte, parce que je peux pas rester à poils pendant trois heures après m'être levé, parce que je veux pas qu'on me regarde de travers si je finis mon verre de Martini en me levant. J'aime rester seul. J'ai toujours envie d'être seul, tout seul, sans personne. Je devrais aller vivre sur le plateau du Larzac sans enculer aucune chèvre, ça c'est bon pour les militaires. Je déteste quand on me dit que je fume trop, que je bois trop. Je veux être seul. Je veux pouvoir glander sur Internet, écrire, jouer ce que je veux à la guitare, peindre, penser, téléphoner, fumer et encore fumer.
      
Je déteste de plus en plus être avec les autres. Je deviens misanthrope. Je préfère aspirer sur mes clopes sans enfumer tout le monde, je suis de plus en plus mal-à-l'aise avec des gens. Le truc, c'est que j'ai pas envie qu'on vienne me faire chier ! Je suis bien quand je suis tout seul. Et quand je vois tous ces mots d'amour autour de moi, tous ces gens qui se disent qu'ils ne se sentent bien qu'avec elle ou avec lui, qu'elle ou il lui manque... j'ai l'impression de regarder un conte de fées pour enfants dans lequel on nous ment à outrance. J'ai envie de leur gueuler que tout cela n'existe pas, que l'amour ne dure pas toute la vie et que c'est nul, que ça ne sert à rien, qu'on va tous finir par creuver et que je ne vois pas l'intérêt, même si moi je fais pareil... Mais peut-être que j'ai trop de respect. Alors je ferme ma gueule et je me dis qu'ils faut qu'ils vivent ça le plus longtemps possible et je les plains de tomber de haut d'ici quelques années.

      
Je déteste aussi quand on vient à l'improviste chez moi ; mais les potes ne le font plus parce que sinon je suis pas content. Je suis de plus en plus chiant, à envoyer se faire mettre n'importe qui si je ne suis pas d'accord avec ce qu'il dit, même si c'est une connerie. Je m'en fous de m'engueuler, je frite avec des mots si ça ne me plait pas et si je ne plais pas, que les autres aillent se faire mettre. Je veux être tout seul. J'ai pas besoin de parler : je suis assez grand pour penser sans avoir besoin des autres.

2 janvier 2009

Anarchie

      Voici la mise en musique des textes de la série Anarchie, publiés sur ce blog il y a maintenant quelques mois.

29 décembre 2008

J'exècre > (...)

      J'exècre le féminisme de base, j'exècre Isabelle Alonzo. Pour rassurer ceux qui me prendraient pour un facho, j'exècre aussi Thierry Meyssan, Jean-Marie Bigard, Alain Soral et Maurice Dantec.
      
Simplement, je pense qu'il n'est pas facile d'être un mec, un jeune mec : le jeune de quinze à vingt-cinq ans, aujourd'hui, se doit de faire jouir sa partenaire. Parce qu'il est au dessus d'elle, il se doit de bourriner le plus possible pour qu'elle ait un orgasme. Alors qu'il y a pléthore de gonzesses qui n'ont pas d'orgasme, parce que c'est psychologique. Un homme doit donner son propre plaisir à la femme. Il n'y a plus de plaisir sexuel masculin mais un égoïsme exacerbé de la femme par rapport à la satisfaction sexuelle. Ce n'est pas facile d'être un homme sexué aujourd'hui.

      A
utre chose. J'exècre aussi le négationnisme. Que ce soit ceux qui nient l'existence des avions sur le World Trade Center (je pourrais disserter des heures à ce propos ; lisez simplement le dernier livre de Eric Laurent, c'est très instructif), l'existence des camps de concentration (Le Pen pour ne pas le citer (trop tard)), ou ceux qui nient l'existence de Jésus. Oui, je suis profondément anticlérical, bouffeur de curés, alors qu'un pape c'est meilleur, c'est faisandé (merci Jonathan Lambert). Mais historiquement, l'existence de Jésus n'est plus à prouver, alors que pour celle de Dieu, j'attends encore.
      
J'exècre aussi ceux qui se prennent pour des écrivains alors qu'ils ne le sont pas. C'est vrai, peut-être va t-on encore me reprocher mon combat quotidien contre la lecture des torche-culs de Marc Lévy et Guillaume Musso mais ces gens-là donnent à la littérature française une image profondément médiocre alors qu'il n'en sont qu'un pâle reflet, comme le sont les intégristes islamistes par rapport à la religion musulmane. Lévy et Musso sont – non des hommes – mais des écrivains à abattre, parce qu'il n'ont d'écrivains que le nom. Ils ne sont pour moi que des suppôts de la société qui alignent des mots tellement mal reliés entre eux que la compréhension du scénario en devient difficile, voire impossible. Peut-être suis-je un petit peu con de ne pas être capable d'aller au-delà de la forme mais je m'attache davantage à la forme qu'au fond (sinon je n'aimerais pas Balzac, parce qu'il faut reconnaître que le fond est particulièrement chiant chez notre Honoré national) et aussi peut-être que je ne sais pas faire abstraction d'un domaine par rapport à un autre dans un bouquin. Mais c'est comme ça. Si la moindre petite chose ne me plait pas, je déteste tout. Je suis perfectionniste avec les autres, non avec moi-même.

      
Pour conclure, j'exècre les racistes de tous rangs, ceux qui pensent que les arabes foutent plus le bordel dans les cités que les autres (blancs de toutes origines, noirs, etc...), j'exècre ceux qui pensent que la femme doit être l'égal de l'homme par des lois et non par une réforme idéologique et donc latente de la société, j'exècre ceux qui pensent que les artistes subversifs ne sont que des tirelires, j'exècre ceux qui pensent que faire une chanson qui parle de révolution est l'écoulement d'un sentimentalisme médiadique dégueulasse, j'exècre ceux qui croient que je ne sais pas ce que je dis parce que je suis toujours bourré et surtout, j'exècre ceux qui pensent que je suis à droite en disant tout ça. Ceux que j'emmerde sont bien plus nombreux que ceux que j'aime. Je n'aspire qu'à vivre tranquille, loin de ceux qui me font chier. J'emmerde Nicolas Sarkozy, j'emmerde son gouvernement de fascistes (oui, fasciste est un mot trop facilement employé mais... récléchissons pourquoi) qui envoit des mecs à la frontière sous prétexte qu'ils n'ont pas de papiers, pour les envoyer dans un pays qu'ils ne connaissent que de nom, qui tuent les lycéens et les étudiants, qui tuent ceux qui n'ont pas de blé, qui tuent ceux qui sont dans la merde. J'exècre l'extrême droite, j'exècre la droite comme le PS ou le MoDem, j'exècre ces partis qui sucent Sarkozy jusqu'à l'urètre de son pénis. Et j'exècre "toutes leurs élections qui nous font croire que nous comptons".

20 décembre 2008

Trop vite

horloge

      C'est bizarre ce film. C'est bizarre ce réalisateur. J'ai juste envie d'avoir mes amis et ma nana et d'être heureux. Faudrait que je pense à revenir à la réalité, à faire tranquillement mes études comme mes parents m'ont dit de faire, un jour mettre une cravate, être sérieux et cesser d'être un petit con rebelle. Mais je ne sais pas faire ça. Je m'en fous, je veux écrire. C'est tout.
      La vie passe. On rencontre des gens, des amis, des filles, des mecs, des gouines, des pédés, des hétéros, des sourires, des souffrances, des petites sœurs, des mamans, des super potes, des frangins avec qui on peut parler de tout, des chieurs et des chieuses, des plans cul, des filles qu'on ne reverra jamais mais avec qui on a passé une nuit de rêve, des blondes sublimes, des brunes jolies, mignonnes, celles avec qui on a veut faire sa vie, des embrassades, des étreintes, des nuits collés l'un à l'autre sans rien faire parce que c'est pas le propos. Et puis parfois il y a des larmes aussi, des pertes, des désirs inassouvis, des absences surtout... Beaucoup d'absences ; que l'on essaye de compenser avec les potes ; ils comprennent pas trop, ils nous disent d'arrêter de boire ou de fumer, ils nous gavent mais on les aime.
      
La vie passe. On est gamin, on joue avec les copains et on est comme un dingue dès qu'on a embrassé une fille de notre classe sur la bouche ; et puis on devient ado, on picole, on se prend nos première cuites, on passe des heures de cours à regarder une fille dans la même classe que nous, on fait des conneries plus débiles les unes que les autres, on est tellement con qu'on pourrait se noyer en faisant une pipe au Maneken Pis rien que pour « voir ce que ça fait », on joue au foot à la récrée, on apprend la guitare, on crée un blog, une adresse msn, un facebook, un myspace, on ne peut pas se passer de notre portable, de notre ipod, on prend a appartement parce que nos vieux nous saoulent et on appelle ça appartement pour ne pas dire que c'est un studio, on a pas de fric mais on emmène les filles au resto, on ment à nos parents et on s'étonne qu'ils nous croient, on baise moins qu'on le voudrait parce que l'on croit qu'il n'y a que ça qui compte, on regarde des photos de femmes à poils, on pense avec notre bite mais on largue toutes nos gonzesses pour aller rigoler avec les potes dans les soirées où on nous a dit qu'il va y avoir des nanas mais personne se tape personne parce qu'il y a que des boudins et chacun rattrape l'autre qui est toujours plus torché que soi-même, on va dans des concerts, on souffre parce qu'on est jeune alors on se taille un peu les veines pour faire comme les autres, on chie dans la bouche des curés, on change de style vestimentaire, on se dit que c'est classe d'être émo, punk, goth, ou faussement classe, on écoute de la musique que détestent nos parents exprès pour les emmerder le plus fort possible à niquer la chaine Hi-Fi offerte à Noël par les grands-parents certains qu'on n'y écoutera que du Piaf et quelques trucs de jeunes comme Maxime le Forestier ou Jean-Michel Caradec et on aime les poupées cassées, et on va au code, un jour on a son permis, son bac, on fait des études supérieures et on est fier alors qu'en fait on s'en branle, on apprend la différence entre baiser et faire l'amour, on se fait larguer tous les quinze jours, on prend tellement de râteaux qu'on pourrait ouvrir une jardinerie, on découvre le monde, on découvre le sexe, on découvre la vie, on a mal, on regarde nos rêves s'écraser au fond du précipice de la lucidité de ce qu'on appelle être adulte ; et puis on grandit encore, on rencontre LA fille et on se demande pourquoi ça marche pas, tout passe à cent à l'heure, le lycée, les études, les passions, les engueulades avec les vieux parce qu'on fait pas ce qu'ils ont décidé, parce que pas de fric. Mais on s'en fout : nous, on a la prétention de dire que l'on sait aimer et que l'on peut être heureux sans pognon... Mais un jour, on sait bien que ça va nous rattraper. On renoncera à nos passions, à la fille de notre vie pour se ranger, pour avoir un pavillon de banlieue, une nana très normale, trois gosses, un chien et un Renaud Espace. Je ne veux pas de ça et pourtant, je ne peux pas y échapper, comme tout le monde. Je ne sais seulement pas si je saurai le faire, si je saurai me ranger. Et tout passe à cent à l'heure, comme ces pubs pour je ne sais plus quelle assurance qui sont les seules que j'aime et que je trouve d'une nostalgie à faire chialer un garde des sceaux. Tout va très vite, comme ce texte... Oui, vous l'avez lu vite et c'est déjà la fin. La méthode ? De longues phrases avec beaucoup de virgules et beaucoup de « et ». Comme la vie. De longues périodes avec beaucoup de virages. Et un jour, il y a la dernière ligne droite et on regarde derrière soi. Et que reste t-il ? Des regrets. Uniquement des regrets. Et de la nostalgie.

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