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Peter Pan - Himiko
10 janvier 2009

Futiles utopies

"Dieu rit des gens qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes" (Bossuet).

"Si la France connaissait votre prix
Si le siècle rendait justice aux esprits
En carosse cordé vous iriez par les rues
On verrai le public vous dresser des statues"
(Molière, je ne sais plus dans quoi)

      Les justes ont de tous temps gêné la politique. Parce que les justes sont sages ; et seul l'homme sage sait lorsqu'il n'a plus de pouvoir et il n'en dit rien au monde s'il veut que le monde l'entende à nouveau. La légitimité d'un groupe est évidente. Elle repose sur le rassemblement de plusieurs individus autour d'une conviction, d'une idéologie commune, qu'ils soient dix millions, cent mille ou quelques centaines. Peut importe ! leurs revendications se doivent d'être prises en compte. Regardez, regardons ce que fait Sarkozy et son gouvernement avec sa salope de sécurité et sa pouffiasse d'économie : il fait à la France ce que j'ai souvent fait à des filles, sauf qu'elles adoraient ça et qu'elles n'avaient pas besoin d'être tenues pieds et poings liés sous la menace d'une quelconque expulsion, licenciement, arrestation lors d'une manifestation ou surveillance par un flic qui s'apparente davantage à un radar automatique armé d'une batte de base ball qu'à un être humain normalement constitué.
      
Tout cela n'est qu'un immense et latent tribunal, un procès géant auquel tout le peuple assiste par l'intermédiaire des médias corrompus par le Président en robe rouge que l'on nomme l'État. Mais finalement, les jurés, c'est le peuple. C'est le peuple qui juge, qui condamne ou qui gracie. Et je n'ai jamais vu ce type de tribunal gracier qui que ce soit. Cette cinquième République n'est ni plus ni moins qu'un procès politique ; et un procès politique est un procès qui n'a rien à voir avec la justice ; il obéit à des lois tout autres : c'est un duel. Un duel entre le haut et le bas, entre les puissants et les faibles. Il est alors aisé de prédire qui va remporter le combat.
      
Nous sommes le peuple. Nous ne sommes pas des citoyens, non. Tout cela est terminé. Ceux qui refusent d'assimiler Nicolas à Jean-Marie se trompent, n'ont pas encore ouvert les yeux. Nous sommes le peuple. Et en tant que peuple, nous faisons des erreurs. Nous ne comprenons pas. On nous dit que nous ne comprenons pas et qu'il faut nous expliquer les réformes. Oui, le peuple a un Q.I. bien inférieur à ceux qui nous dirigent. Mais dans ce mépris, il y a l'oubli total de ce qui a mis ces dirigeants au pouvoir : le peuple ! Nous avons compris, tout ce que l'on veut nous faire imposer ; sans cela, nous serions asservis, comme beaucoup d'entre nous le sont déjà. Et puis, si conspirer en soi-même pour la Liberté, la Liberté de vivre dans le pays de notre choix, avec ou sans papiers, la Liberté de travailler, qu'on soit blanc ou arabe, la Liberté d'avoir des responsabilités – ou pas – et de pouvoir bouffer et habiller nos gosses, qu'on soit homme ou femme, d'être pour l'épanouissement des Hommes, l'économie au profit du bonheur de chacun et non l'Homme au service de l'économie, si tout cela est une erreur, assumons-là, revendiquons-là et mettons le feu partout : ça donnera du travail aux pompiers. Mais nous sommes plus nombreux. Alors, tout cramera. C'est beau un pays qui crame. Et cette Liberté, elle n'a jamais existé. Elle a été étranglée dans son berceau il y a deux cent ans ; son agonie est en train de se terminer aujourd'hui.
      
Nicolas Sarkozy doit régner. C'est une loi. Et les lois les plus puissantes sont celles qui ne sont écrites nulle-part. A nous de trouver lesquelles des deux sont les plus absurdes. Relisons Machiavel et peut-être Descartes – à défaut d'être en erreur – nous apparaitra comme un bourreau. Le seul ennemi et bourreau du peuple, ce sont ceux qui les dirigent : les gouvernants, les financiers, ceux qui ont le pouvoir.
      
Le gouvernement ne voit plus que des opposants ou des complices. Les complices sont les bienvenus jusqu'à ce qu'ils se trompent ou ouvrent les yeux – quoi qu'ouvrir les yeux après avoir rejoint le pouvoir me paraît profondément improbable. Les opposants, eux, ne sont rien : ils ne méritent que l'ignorance et le mépris. Au nom d'une voie politique, il en a oublié l'être Humain lui-même. Quel dommage. Quel gâchis. Nous aurions pu faire de l'Homme un animal noble et beau. Nous en avons fait le pire des criminels, plus perverti et plus violent que tout ce que n'importe quel ancêtre aurait pu imaginer. Mais le problème de l'image est un faux problème : on a l'image que l'on mérite. Alors, quelle image avez-vous de l'Homme ?
      
Nous sommes le peuple, nous avons toujours été le peuple : au Moyen-Age, sous l'Ancien Régime, pendant les Républiques. C'est toujours la même chose, le même rapport de force. Et la violence insurrectionnelle n'a pas le devoir de les juger mais de les virer. Cette violence insurrectionnelle qui porte en elle les germes de la construction d'une vie et d'un mouvement dépassant les cadres de survie que l'on nous impose. Nous ne voulons pas survivre. Nous voulons vivre. Cela-dit, la vie – dans cette société – ne peut se faire qu'en dehors de la société qui nous oppresse de plus en plus jour après jour. Vivre, c'est se donner une mort sociale qui deviendra anatomique dès lors qu'elle sera trop puissante par rapport au monde qui nous entoure. Et alors cette puissance nous détruira ; les systèmes individuels que quelques hommes et quelques femmes auront construits jusqu'alors s'écrouleront sur eux-mêmes. Alors, vivre, c'est mourir. Mourir jeune. Ou alors il faut simplement survivre. Le cliché du bon citoyen votant sagement et crevant au fond de son entreprise jusqu'à la mort. Non. Il n'y a pas le choix. C'est notre mort qui arrive, inéluctablement. Notre mort. Ou la leur.

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Commentaires
P
Pomemy :<br /> Lol !<br /> Il serait temps ^^<br /> Oui ça fait peur mais rassure toi : on s'y habitue très vite.
P
Je commence à perdre espoir. <br /> Et, ça me fait peur.
Peter Pan - Himiko
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