500/50
En ce moment, j'écris beaucoup. C'est aussi pour cela que je ne publie plus énormément ici, hormis quelques accords avec des paroles qui peuvent parfois être maladroites. J'avance mon roman. Et ça m'emmerde. Ça m'emmerde, cette manie d'écrire cent pages et de n'en garder que dix ; ça m'emmerde, cette incapacité à écrire dans l'ordre mais la fin avant le début lui-même avant le milieu. Je cherche toujours à faire évoluer mes personnages, à les aimer, malgré leurs défauts, malgré leurs erreurs et leurs atrocités, en ignorant ce qu'ils peuvent avoir de beau, d'humain, de vrai, de pur, de profond.
Je balance mes pages à la poubelle, je recommence, je corrige, j'efface, j'accentue. Je me fais peur, parfois, en me relisant, en parcourant le matin ce que j'ai écris pendant la nuit, sans l'alcool qui me faisait avancer quelques heures auparavant, loin du soleil qui plante mes mots dans le métal duquel il m'est impossible de les retirer comme Arthur retire l'épée d'Uterpendragon de l'enclume... Les maitres son trop loin de moi, alors, je baise leurs chevilles.
Le matin, ma souris se déplace sur la feuille noircie et mon doigt reste trop longtemps appuyé sur suppr. Ce roman, c'est le quatrième, sans compter mon recueil de nouvelles noires que je trouve superbe. Je sais déjà qu'il sera bon, contrairement aux autres. Je savais lire ; maintenant, je sais écrire. Le scénario sera construit et l'écriture belle. Fuck Marc Lévy, Guillaume Musso et tous ces pseudo-écrivains qui écrivent avec leurs pieds et qui ne peuvent pas s'empêcher de balancer des virgules devant chaque conjonction de coordination ; pour un écrivain, la virgule avant une conjonction est un crime de lèse-littérature. Moi, je coordonne sans pause, je coordonne tout. Et à la fin, je sais que ce sera beau, que ce sera grand.
J'hésite encore sur le titre. Est-ce que je laisse celui de la nouvelle issue de L'encre noire qui l'a inspiré ? Je continue de penser qu'il serait plus judicieux d'en changer...
Cette nuit, j'ai écris vingt pages. Je vais m'endormir avec l'espoir qu'il en restera au moins une demain matin.