V - La dissection des masques d'Halloween
Je suis un monstre visqueux qui peut se glisser sous le couvercle de la boite dans laquelle il fait tout pour me séquestrer comme une marre de boue verte, comme un chewing-gum liquide, comme un objet de la nature capable de penser. Je n'ai qu'un seul but : le poursuivre, le traquer, le faire souffrir comme son obsession de me tuer me fait souffrir ; je suis une force - inconnue - de la nature capable de penser et de voir. Il m'attire comme le soleil attire Icare. Il fait tout pour me brûler les ailes. Ange déchu.
Les masques dansent autour de moi, ils tournent en rond et me regardent en riant, en menaçant, des clowns tristes et dangereux. Dans les rues sombres de mon inconscient, que même lui ne peut atteindre, leurs ombres passent - géantes - sur les murs de la ville. Leurs déguisements me font peur ; je ne peux pas savoir quels visages cachent leurs masques. Finalement, ces masques, ils ne les retirent jamais. Même pas moi. Même lui il ne sait rien de moi : j'ai effacé sa mémoire lorsque je suis morte, à ma naissance.