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Peter Pan - Himiko
9 octobre 2008

IX - Baudelaire est mort

Il y a de la brume sur la plaine de nos vies
Les souvenirs voilés par le temps qui s'enfouit
Au dessus de nos têtes quand les corps deviennent gris
Et que les crépuscules signifient insomnies
Quand les aubes des jours qui passent sans visage
Une lumière blanche vient noyer les rivages
De la rivière qui coule au fond de nos esprits
Sur la vase salie de ce qu'on n'a pas dit
Dans l'été des moissons ou l'hiver de la pluie
Quand les bourgeons renaissent au printemps indécis
Ou que la nature meurt sur l'automne de l'oubli
C'est Baudelaire qui meurt et qu'on noie dans nos cris

Les marques de nos vies dans le Spleen de Paris
Pour s'en aller lécher l'écume de la mer
Comme un musicien, vagabond solitaire
Comme un corps qui se perd le soir au fond d'un lit
De l'âme gémissant sous le plaisir humide
Ou dans la solitude d'une scène qu'on imagine
Pour préparer les rêves dans des coffres timides
Fermés à double tour dans des caveaux tranquilles
Qu'on appelle mémoires et dont la clé perdue
N'ouvrira plus jamais cette porte grinçante
Qui nous mène parfois sur ces routes errantes
Sans que l'on sache vraiment que Baudelaire est perdu

La fin du temps viendra nous chercher tranquillement
Vers une mort trop lente après la maladie
De la vie frissonnante, celle qu'on a franchie
Détestant les souffrances qu'elle nous donne à présent
A la fin du mois d'août à un tiers de ce siècle
Qui sublimait l'amoour, qui aimait la souffrance
Qui disait que sans elle règnerait le silence
Seulement pour emplir notre bibliothèque
Le poète est parti en nous donnant de lui
Ces mots trop magnifiques pour pouvoir en parler
Et puis Baudelaire est mort et moi je peux pleurer
Dès la fin de nos mots dans nos corps asphyxiés

Quand l'ordre et la beauté s'envolent avec le temps
Qui envoie nos amours s'écraser dans le sang
Comme un enfer baignant dans la gueule du néant
La volupté s'écrase dans le feu des volcans
Quand Baudelaire s'en va c'est le monde qui meurt
De pertes en fracas et la mort des couleurs
La Terre ne gagnera que les obscénités
De ces nouveaux poètes et leur médiocrité
Que j'incarne à côté de celui dont on dit
Qu'il est le séducteur par le Spleen de Paris
Baudelaire est mort ce soir et mon âme avec lui
S'est enfouie dans sa tombe au plus profond des nuits

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