III - La dissection de la perversité
Il y a des jours comme ça où ma perversité n'a plus de limites. Elle lui a dit qu'elle ne m'aimait pas. Elle lui a dit qu'elle préférait l'autre. Elle lui a dit qu'elle ne voulait pas nous aimer ensemble. Parfois, je fais tout pour m'immiscer entre eux. Lui, il essaye de lutter, il essaye de m'enfermer dans ma boite à double tour mais parfois, j'arrive à m'échapper, comme un serpent qui pourrait se faufiler entre les barreaux de sa cage. Alors dans ces moments-là, je me sens plus forte que lui ; j'essaye de le remplacer, je l'écrase sous mes pieds pour qu'il ne soit plus rien, pour qu'il se sente une merde. Et moi je sors et je traduis sa souffrance en me faisant parfois détester des autres. Parce que ça leur fait peur la souffrance. Et j'aime ça.
J'aime que les autres croient que je suis lui à part entière, j'aime que les autres ne m'aiment pas en croyant que c'est lui qu'ils n'aiment pas, ou un morceau de lui. Parce que je hais sa manière de me tenir à l'écart de lui-même parfois. Alors je me venge. C'est devenu ma raison de vivre. Avant, je n'étais que lui ; maintenant, il essaye de ne plus être moi.